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Quand la philanthropie innove. Se mettre de côté afin d'être plus efficace.


Quand la philanthropie innove, ça mérite qu'on regarde de plus près.

Le plus récent dans une série d'actions entreprises par des entrepreneurs et philanthropes (par exemple le fondateur de Patagonia Yvon Chouinard), est celle d'une grande fondation britannique, Lankelly Chase qui a décidé de distribuer l'ensemble de ses biens à d'autres structures philanthropiques lors des prochaines cinq années.


Ceci est innovant car il ne s'agit pas d'une simple stratégie de distribution de l'ensemble de sa dotation via des dons comme l'a fait Chuck Feeny avec sa fondation Atlantic Philanthropies, ou bien par le biais d'un legs, comme l'a fait Sir Mark Dunajtschik ,qui a décidé de légué tous ses biens à la Nikau Foundation en Nouvelle Zélande.

Une grande fondation britannique décide de distribuer l'ensemble de ses biens.

Pourquoi ce choix? Ils expliquent qu'en tant que "fondation de philanthropie traditionnelle issue du capitalisme coloniale" ils sont eux-même une partie du problème qu'ils essaient de résoudre - celui de l'injustice sociale.


Je trouve leur annonce très intéressant car "la philanthropie traditionnelle"* a en effet eu une tendance “top down” dans ses activités. Les personnes fortunées qui donnent à des causes proche de leur cercles personnels (et/ou auxquelles elles souhaiteraient avoir un lien - par example le financement d'un théâtre ou bibliothèque d'une grande école). De plus, ils peuvent croire que leur expérience (et réussite financière?) ,leur offre une meilleure vision de la bonne solution au problème. Meilleure que l'association en lien direct avec le terrain.


D'où une tradition de "financement de projet" - l'exigence que tous les fonds donnés vont direct au programme/bénéficiaires, au lieu d'une approche plus ouverte et globale, où les fonds peuvent financer et les frais structurelles et les frais des programmes, ce qui permettra une meilleure gestion de l'aide offerte aux bénéficiaires.


Leur annonce est également intéressant dans le sens qu'il existe d'autres solutions de stratégie de don. Par exemple la philanthropie basée sur la confiance où la fondation fait un don d'un montant important, sans contraintes d'utilisation ni demandes de contre-parties (Mackenzie Scott en est une bonne exemple). Ceci permet l'association - spécialisé dans le problème en question, que ce soit la santé, l'éducation ou la justice sociale pour en citer quelques-uns - à determiner le meilleur usage des fonds afin d'être le plus efficace que possible.


L'article ne traite pas les débats et échanges qui ont précédé la décision, et pourquoi le choix a été fait de tout remettre à d'autres structures au lieu de changer leurs politiques de recrutement et de don. Quoi qu'il en soit, il sera très intéressant de suivre leur progrès et de voir l'impact de leur choix sur les bénéficiaires et le secteur de la justice sociale.


* Paul Valley et son livre Philanthropy - from Aristotle to Zuckerberg creuse l'évolution de la philanthropie et ses tendances, des grecs anciens jusqu'au 21e siècle.


Vous avez des questions sur comment vous pouvez engager une stratégie de philanthropie basée sur la confiance pour votre fondation ou fonds de dotation? N'hésitez pas à nous contacter, nous serons heureuses d'échanger avec vous.




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